samedi 9 octobre 2021

Alignement / Guérir de la boulimie #5

 

Si je pensais avoir compris le mode d’emploi à l’école et celui de mon cercle familial, chaque rencontre venait solliciter mes ressources mentales. Les autres m’effrayaient. Qu’est-ce que cette personne attend de moi ? Comment faut-il être ? Que dois-je dire pour lui plaire ? Observer, écouter, évaluer avant d’agir. Je n’ai jamais imaginé qu’il fallait juste être soi. Je pensais sûrement que ce ne serait pas suffisamment satisfaisant. J’ai longtemps cru que l’on pouvait plaire à qui on voulait, qu’il suffisait de le vouloir pour pouvoir. La toute-puissance de la volonté… Celle qui me poussera dans mes années lycée à décréter que je pouvais contrôler ma silhouette et mon poids.

Se noyer dans le désir des autres était-ce me nier ? Etait-ce une manière d’éviter de savoir qui j’étais ? Tâche ô combien ardue qui ne débutera réellement qu’au début de ma guérison.


Alignement / Guérir de la boulimie #4


 

Enfant puis adolescente, j’étais dans le contrôle. Je mettais énormément d’énergie à essayer de comprendre, deviner voire imaginer ce qu’on attendait de moi. Il me fallait un mode d’emploi et s’il n’y en avait pas, j’en inventais un. Je ne me souviens pas avoir été submergée par mes émotions avant l’adolescence car, justement, tout était sous contrôle. Calme, douce, discrète, studieuse, j’étais une enfant modèle qui aimait lire, écrire et jouer calmement.

J’ai toujours été très économe également. Je mettais des heures pour me décider à dépenser quelques pièces de mon argent de poche. Je le regrettais souvent, juste après.

Dans mon cas le rapport à l’argent et à la nourriture sont intimement liés, je le découvrirai douloureusement, plus tard, lors de mes achats pour mes crises compulsives.


Alignement / Guérir de la boulimie #3

 


Vers l’âge de 13 ans, j’ai explosé. Je le visualise exactement comme cela. Une cocotte minute sous pression qui éclate. 

Je me suis mise à faire d’énormes crises de colère et cela a duré plusieurs années. J’étais folle de rage, je fulminais à la moindre occasion. Je n’avais qu’une envie c’était remettre cette bête sauvage sous clé mais je ne contrôlais plus cette rage qui m’envahissait. Je m’isolais souvent, j’écoutais de la musique, notais les paroles, observais les heures miroir… 

J’étais incapable de mettre des mots sur mon ressenti. Ca débordait et j’étais démunie. Je transpirais le conflit tout en m’appliquant à le cacher aux personnes extérieures à mon cercle familial. Durant cette période, la nourriture n’était pas encore un problème, je ne me souviens de rien de compliqué à ce sujet.


Alignement / Guérir de la boulimie #2


 

Avais-je un terrain favorable pour que ce trouble s’installe ?

Favorable ou défavorable, tout dépend de la manière dont je considère la place de cette maladie dans ma vie. Si elle m’a pourri la vie pendant plus de 10 longues années, je ne serais pas non plus celle que je suis aujourd’hui sans elle. J’y ai survécu, laissé des plumes mais survécu. C’était ma plus grande honte et c’est aujourd’hui une de mes plus grandes fiertés. Je me sens un peu comme ces finishers des ultra-trails. Tu l’as fait !

Enfant modèle, obéissante, très bonne élève, très introvertie, on dirait sûrement aujourd’hui que je souffrais d’un trouble anxieux généralisé. La légende familiale affirme que, bébé, je ne me réveillais même pas pour manger. J’étais extrêmement difficile, je mangeais très peu, quasiment que des yaourts et des compotes vers l’âge de 3 ans. Cela inquiétait mes parents, agaçait les gens qui me gardaient parfois. Un de mes oncles, excédé, m’aurait renversé l’assiette de riz sur la tête après de très longues minutes de négociation pour que j’en mange un peu. Il fallait que je mange, il fallait me faire manger.

Je me souviens pourtant aussi plus tard, vers l’âge de 10 ans, des Mars trempés dans le chocolat chaud après les cours de ski. Je me souviens des chop sueys du mercredi soir, de mon amour des Figolu… J’aimais manger, j’avais mes aliments favoris, mes préférences. J’étais ce que j’appelle aujourd’hui une mangeuse intuitive, au plus près de mes besoins.


Alignement / Guérir de la boulimie #1

 



Cela commence par la question d’une amie à qui je raconte mon parcours et qui me demande si j’ai déjà pensé en faire quelque chose. Puis l’écoute d’un podcast dans lequel l’intervenante questionne sur la trace que l’on veut laisser, la contribution que l’on peut faire durant notre passage sur Terre. Je suis à la fois terrorisée et impatiente.

C’est devenu impérieux pour moi de faire quelque chose de cette traversée du désert que j’ai connue pendant plus de 10 ans. Je suis guérie depuis longtemps mais j’aimerais que mon épreuve puisse aider d’autres personnes.


vendredi 21 avril 2017

Prendre du poids / Objectif: + 3kg avant l'été!

Ce post, qui peut paraître à contre courant, trouvera j'en suis sûre un écho favorable auprès de certaines d'entre vous. 
Si toi aussi, tu n'oses plus aborder auprès de tes collègues l'épineux problème de la prise de poids sous peine de passer pour une prétentieuse, je te dédie ces quelques lignes.
Je passe les réflexions qu'on n'oserait pas faire à une ronde, j'en avais parlé.


Source: Pinterest


Il s'avère que la rechute en hyperthyroïdie se confirme et que la balance de mon endocrinologue m'a annoncé la semaine dernière -2 kg. Désespoir!
Moi qui ai eu tant de mal à reprendre quelques kilos depuis mes grossesses, je viens d'en perdre quelques-uns de manière express. Re-désespoir!

J'ai donc décidé, de prendre le problème à bras-le-corps, comme on pourrait le faire quand on décide de mincir. Sur les conseils de mon endocrinologue, en tenant compte de mon rythme de vie et de ma propre connaissance de mon corps, voici mon plan d'attaque.

Prendre du poids le plus sainement possible
On m'a bien déjà conseillé: "Bois de l'alcool, ça fait grossir" ou "Va au Mc Do tous les jours"... Certes! L'idée est quand même de prendre du poids sans me pourrir la santé.
Mon alimentation actuelle comprend déjà un certain nombres de gourmandises (chocolat, biscuits) et je ne pense pas qu'il soit judicieux d'augmenter seulement cette catégorie d'aliments. 
Pour l'instant, j'ai remplacé le thé que je bois par des chocolats chauds au lait végétal et ajouté des mélanges de fruits secs et fruits à coque pour les en-cas. J'ai également augmenté les rations. J'ai trouvé par exemple des compotes à boire de 120g ou j'en prends 2.
J'ai lu quelque part qu'il faudrait ajouter environ 500 kcal par jour pour pouvoir prendre du poids. 

Ajouter 1 goûter le matin
Depuis de nombreuses années déjà, je prends 3 repas par jour et 1 goûter l'après-midi. L'idée est de rajouter un goûter le matin. Actuellement c'est chocolat chaud et banane ou compote, aux alentours de 10h.

Goûter assez tôt l'après-midi
 Je goûtais habituellement vers 16h30. Mon endocrinologue m'a conseillé d'avancer le goûter à 15h, ce qui permet d'avoir davantage d'appétit le soir.

Continuer le sport mais arrêter les efforts longs
C'est la reprise du sport qui m'avait permis de reprendre du poids perdu après mes grossesses. Il me semble donc fondamental de poursuivre le sport. Je poursuis donc la gym hypopressive et le stretching. Néanmoins, je vais arrêter quelque temps la course à pied (même si ça me fend le coeur) pour des raisons de tachycardie, ce qui va peut-être m'aider concernant la prise de poids.

Acheter/ou ne pas acheter de balance?
Je n'ai pas encore tranché sur ce point. Nous n'avons pas de balance et n'en ressentons pas la nécessité. Etant amenée à aller régulièrement chez le médecin dans les mois qui viennent (gloups!), je pense que je vais me cantonner à me peser chez le médecin pour éviter de focaliser dessus.

Demander la prescription de boissons hyper-caloriques
J'y avais eu recours il y a quelques années. C'est très sucré, pas très bon mais si ça ne marche pas à ma manière, je n'exclus pas le fait d'en demander.
Je me questionne aussi sur le fait d'augmenter mon apport en protéines sous forme de boisson mais n'ai pas encore suffisamment creusé la question. 

Je sens déjà les effets des modifications entamées depuis quelques jours sur mon système digestif et pas forcément de manière positive... 
Concernant ma silhouette, je me répète qu'il va falloir être patiente. Le traitement pour contrer l'hyperthyroïdie n'ayant pas encore commencé, j'espère aussi que lorsque tout sera stabilisé, je retrouverai assez facilement mon poids d'équilibre.




vendredi 14 avril 2017

Avais-je rédigé un post prémonitoire?

Incroyable mais vrai, cette semaine de vacances n'aura décidément pas été très positive pour notre petite famille. Heureusement qu'il a fait beau! :/

Photo personnelle


Après la MIH (hypominéralisation des molaires et des incisives) diagnostiquée lundi pour ma fille, nous voici avec un nouveau rendez-vous chez l'endocrinologue demain pour moi... Argh! Plus de 10 ans après avoir été guérie, la rechute.


Depuis 3 semaines, il me semblait bien que quelque chose n'allait pas au niveau de mon rythme cardiaque. Mon coeur avait tendance à s'emballer au moindre effort physique. Mon cardio-fréquencemètre voyait rouge alors que je courais peu et lentement. Pensant à un petit coup de stress lié au travail et aux tristes nouvelles dans l'entourage de mes parents, j'attendais les vacances en espérant qu'à ce moment-là, tout cela reviendrait à la normale. Ce qui n'a pas été le cas.

La prise de sang effectuée hier m'aura permis de réaliser à quel point je connais bien mon corps. 
L'endocrino m'en dira plus demain mais avec une TSH inexistante et les T4 au-dessus de la norme, Basedow me tend les bras, à nouveau, quelle déception!

J'écris déception car c'est bien ce que je ressens. Comme s'il s'agissait de ma responsabilité, comme si je n'avais pas réussi à me maintenir en bonne santé. 

Je cherche à comprendre ce qui aurait pu permettre cette rechute et je n'y parviens pas. J'ai changé de poste pour être moins stressée au travail, nous mangeons mieux, nous allons plutôt tous bien. Je me sens équilibrée. J'ai l'impression de vivre les mois les plus calmes et sereins depuis ces 10 dernières années et BAM! (comme disent les jeunes)

La suite, demain, et ma priorité est d'être délivrée rapidement de cet étau dans la poitrine dès que mon coeur s'emballe. Pour le reste, chaque chose en son temps, comme on dit.